Le KENDO

Le kendo est un art martial japonais qui perpétue les traditions et les techniques d’escrime au sabre (Katana) développée par la caste guerrière dirigeante du moyen âge nippon, celle des samouraïs.
Il  peut être pratiqué par tous : femmes, hommes et enfants sans aucune limitation d’âge. Il ne demande aucune prédisposition physique particulière mais exige néanmoins une réelle sincérité dans une pratique qui doit être régulière et lors du combat libre (Ji-geiko) où l’engagement est total. Pour des raisons évidentes de sécurité, les entraînements et combats ne se font pas avec le Katana mais avec une arme qui le remplace et le symbolise appelé Shinaï. Celui-ci est formé de quatre lattes de bambou maintenues ensemble grâce à des pièces de cuir. Les combattants sont revêtus d’une armure (Bogu) dont la conception est également issue de celle des armures médiévales des samouraïs. La protection est donc totale et les combats peuvent s’effectuer avec le plus grand réalisme sans aucun danger.

 

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Le kendo est intimement lié à l’histoire du Japon et à l’éducation martiale et spirituelle de sa noblesse. La valeur symbolique du Katana est un des fondements de la culture nippone. En effet, en lui s’incarnent l’âme du samouraï et ses idéaux de courage, de loyauté et de droiture. Ce statut très particulier du sabre n’a pas d’équivalent dans la culture chevaleresque européenne. Il permet cependant de saisir le pourquoi du raffinement de sa fabrication et celui du respect qu’il inspire. La relation privilégiée entre le samouraï et son sabre a eu pour conséquence de ne jamais limiter la pratique du kendo à la simple technique martiale. En effet, elle s’est étendue dans le domaine spirituel, fortement influencée par des idées morales empruntées au confucianisme, au bouddhisme et plus particulièrement au Zen. 

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Après la période très sombre de la deuxième guerre mondiale accompagnée de ses excès et de ses horreurs, le kendo évolue vers un art martial moderne épuré de toutes références nationalistes. La Fédération Japonaise de kendo (ZNKR), créée en 1952, définit alors comme suit la ‘voie’ (Do)  du ‘sabre’ (Ken) :
Le kendo est conçu pour discipliner le caractère de l’homme à travers la mise en oeuvre des principes du sabre. Le but de la pratique du kendo est de former l’esprit et le corps, de cultiver un caractère vigoureux, de s’efforcer de progresser dans l’art du kendo, de coopérer avec les autres en toutes sincérité et de toujours poursuivre la culture de soi. Ainsi chacun sera capable d’aimer son pays et la société, de contribuer au développement culturel et de promouvoir la paix et la prospérité entre tous les peuples.
Le kendo peut donc être considéré comme un chemin possible pour tendre à la perfection du corps et de l’esprit humain, tout en collaborant à la paix entre les hommes.
Actuellement, le kendo est une discipline très pratiquée au Japon où elle compte de nombreux pratiquants, typiquement de un à deux millions. Il est également enseigné dans les écoles. Le kendo est également sorti de ses frontières nippones et est devenu populaire dans le monde entier. En France, le kendo est affilié à la Fédération Française de Judo et Disciplines Associés (FFJDA).
 Il existe de nombreuses compétitions nationales et internationales de kendo. Dans ce contexte, la France a déjà organisée les championnats du monde (en 1984 et 1994) et les équipes de France masculines et féminines obtiennent régulièrement des résultats majeurs lors des rencontres européennes.Dans notre société européenne, Le kendo trouve ainsi une place naturelle par la formidable éducation mentale et sportive qu’il propose. Grâce à une pratique sincère et assidue, il permet à chacun de contrôler et de développer sa propre énergie (Ki) et de l’utiliser à des fins pacifiques. La finalité du Kendo est donc liée à un idéal d’harmonie et de paix.
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Ci-dessous, le témoignage de Jean-Pierre Raick, Kyoshi 7 ème dan kendo et iaido fondateur du club de Lille
Construire un homme véritable à travers la pratique régulière et assidue.
« Au travers de l’entrainement comprenant des méditations zen, j’aborde la vie avec l’esprit tranquille. Mon cœur (esprit) et mes mains sont unifiés. Je sais que l’art de l’escrime qui nous enseigne comment tenir tête à un ennemi développe aussi des valeurs précieuses pour la vie de tous les jours. Lorsque vous accédez à un degré d’entrainement et de progrès suffisants, vous ne verrez plus d’ennemis, c’est-à-dire que vous serez dans le cœur de l’ennemi. Alors vous parviendrez à un état d’incomparable altruisme. »
 

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